L’exploitation sexuelle

C’est quoi?

L’échange de services sexuels dans un contexte d’exploitation sexuelle peut prendre plusieurs formes :

    • Cadeaux
    • Drogues, alcool, cigarettes, etc.
    • Argent
    • Hébergement
    • Transport

Termes à privilégier pour aborder l’exploitation sexuelle

Le langage utilisé auprès des jeunes en situation d’exploitation sexuelle influence directement la relation de confiance, le respect de leur dignité et leur pouvoir d’agir. Il est donc essentiel d’adopter une posture de neutralité bienveillante en employant un vocabulaire respectueux et non stigmatisant.

Bien que ces termes devraient être privilégiés dans le langage courant, il est néanmoins préférable d’adapter son vocabulaire à celui du ou de la jeune afin de mieux s’adapter à sa perception de la situation.

À éviter

Prostitution/ Prostituée / Prostitution juvénile

Ces termes, chargés moralement par leur association historique au péché et à la marginalité, contribuent à la stigmatisation des jeunes en situation d’exploitation sexuelle.

Victime d’exploitation sexuelle

Le terme « victime » peut réduire une personne à un seul aspect de son expérience, négligeant ainsi sa complexité et son individualité. Il peut également être stigmatisant en induisant une perception de passivité et d’impuissance.

Pimper (quelque chose)

Positivement utilisé dans la culture populaire pour désigner l’amélioration d’un objet, le terme « pimper » dérive de « pimp » (proxénète). Son usage contribue ainsi à banaliser et à invisibiliser les violences liées à l’exploitation sexuelle, tout en renforçant des stéréotypes nuisibles.

Images de femmes attachées, effondrées, etc.

Images de femmes attachées, effondrées, etc.
Ces images évoquent la peur et la pitié, tout en réduisant les jeunes en situation d’exploitation sexuelle à des stéréotypes. Elles caricaturent leur réalité et renforcent une vision simpliste de celle-ci.

À privilégier

Exploitation sexuelle / Personne qui échange de services sexuels (dans un contexte d'exploitation sexuelle) / Exploitation sexuelle des mineur∙e∙s

Ces termes décrivent la situation telle qu’elle est, sans y ajouter de lourdeur morale.

Personne en situation d’exploitation sexuelle

Un langage plus neutre met en valeur la capacité des jeunes à surmonter l’adversité et témoigne de respect pour leurs choix, sans les réduire à leur expérience de victimisation.

Optimiser, adapter, améliorer

Ces termes permettent de décrire l’amélioration d’un objet sans banaliser ou invisibiliser les violences associées à l’exploitation sexuelle.

Illustrations inclusives et respectueuses

Utiliser des illustrations abstraites et des symboles ou des éléments neutres sont à privilégier afin de respecter la diversité des expériences vécues et éviter le sensationnalisme.

Différencier l’exploitation sexuelle du travail du sexe

Le consentement

Exploitation sexuelle

Absent

Implique une relation d’autorité, d’abus de pouvoir ou de confiance, entravant ainsi une relation égalitaire et un consentement libre, éclairé, enthousiaste et continu.

Travail du sexe

Présent

L’échange de services sexuels
contre une rémunération ou d’autres biens
repose sur un consentement libre, éclairé, enthousiaste et continu.

L' âge

Exploitation sexuelle

Moins de 18 ans : Automatique / 18 ans et + : Lorsque le consentement est absent.

Selon la loi, tout échange ou transaction d’intimité sexuelle contre de l’argent ou tout autre bien impliquant des personnes de moins de 18 ans est automatiquement considéré comme de l’exploitation sexuelle (Gouvernement du Québec, 2023).

Travail du sexe

Moins de 18 ans : N/A / 18 ans et + : Lorsque le consentement est présent.

De façon autonome et sans contrainte, les personnes de 18 ans et plus peuvent choisir d’échanger des services sexuels contre une rémunération ou d’autres biens.

 

La législation

Exploitation sexuelle

Illégal

En tout temps, l’exploitation sexuelle constitue un acte criminel (Gouvernement du Québec, 2023).

Travail du sexe

Immunité légale

Au Canada, les travailleurs·euses du sexe ne sont pas criminalisé·e·s pour leurs activités. Toutefois, l’achat et la consommation de services sexuels sont illégaux (Gouvernement du Québec, 2023).

Rappel essentiel : 

    • L’âge et le consentement sont des facteurs déterminants pour distinguer l’exploitation sexuelle du travail du sexe.

    • Selon la loi, une personne mineure ne peut pas donner un consentement libre, éclairé, enthousiaste et continu pour échanger des services sexuels.

    • Même à l’âge adulte, l’exploitation sexuelle peut coexister avec le travail du sexe. Ces réalités ne sont pas mutuellement exclusives et s’inscrivent sur un continuum complexe, nécessitant des approches nuancées pour soutenir les personnes concernées.

Mythes et réalités concernant l’exploitation sexuelle

L’exploitation sexuelle est souvent entourée d’idée préconçues et de récits qui perdurent. Démystifier cet enjeu est essentiel pour mieux le comprendre et soutenir les personnes touchées.

« Ça peut prendre plusieurs allers-retours dans le milieu de l’exploitation sexuelle avant d’en sortir. »

Réalité

Selon la recherche, les personnes en situation d’exploitation sexuelle effectuent en moyenne 6 à 7 retours dans le milieu d’exploitation sexuelle avant d’en sortir pour de bon. 

« Seulement les personnes mineures peuvent être en situation d’exploitation sexuelle. »

Mythe

Les personnes de tout âge peuvent être victimes d’exploitation sexuelle. En effet, si une personne force un·e adulte à échanger des services sexuels, il s’agit d’exploitation sexuelle, car l’adulte n’a pas donné son consentement libre, éclairé et continu. Cependant, la loi considère en tout temps qu’il s’agit d’exploitation sexuelle lorsque cela concerne une personne mineure.

« Les personnes en situation d’exploitation sexuelle ont toujours des enjeux de consommation. »

Mythe

Les jeunes en situation d’exploitation sexuelle n’ont pas toujours des enjeux de consommation. 

« Les personnes en situation d’exploitation sexuelle ne peuvent pas s’en sortir. »

Mythe

À travers une démarche d’intégration sociale et avec l’adoption de nouvelles habitudes de vie, les personnes peuvent sortir d’une situation d’exploitation sexuelle.

« Exploitation sexuelle et travail du sexe: c’est la même chose. »

Mythe

Le travail du sexe réfère à un échange consensuel de services sexuels contre de l’argent, des biens ou des services. Inversement, une situation d’exploitation sexuelle implique une relation d’autorité, d’abus de pouvoir ou de confiance qui entrave une relation égalitaire et un consentement libre, éclairé et explicite.

« Les personnes qui recrutent et exploitent sexuellement sont parfois de genre féminin. »

Réalité

Bien que la majorité des situations d’exploitation sexuelle soient causées par des hommes adultes, chaque situation d’exploitation sexuelle est différente et les personnes de tous genres peuvent recruter ou exploiter sexuellement d’autres personnes. 

« Les jeunes en situation d’exploitation sexuelle sont toujours en difficulté ou en situation de fugue. »

Mythe

Tout le monde peut potentiellement être confronté à une situation d’exploitation sexuelle. Les personnes qui recrutent et exploitent sexuellement utilisent diverses tactiques de manipulation pour repérer et profiter des vulnérabilités des autres. 

« Les jeunes en situation d’exploitation sexuelle peuvent percevoir divers avantages offerts par ce milieu. »

Réalité

Bien que ces avantages soient souvent de courte durée, les jeunes en situation d’exploitation sexuelle peuvent percevoir divers bénéfices, tels que de l’argent, un sentiment de valorisation, d’indépendance ou de sécurité.